Rapport annuel du groupe BLS 2020
Contexte économique
La croissance continue observée depuis plusieurs années dans le secteur des transports publics de voyageurs s’est subitement arrêtée le 11 mars 2020. Ce jour-là, l’Organisation mondiale de la santé a qualifié l’épidémie de coronavirus de pandémie en raison de sa propagation rapide à l’échelle mondiale. Des mesures draconiennes ont alors été prises dans le but d’endiguer le virus. Sous la direction de l’organisation de branche des transports publics Alliance SwissPass et des gestionnaires de système CFF (rail) et CarPostal (route), l’offre de transports publics de voyageurs a rapidement été réduite de manière drastique, et ce, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
Cette offre réduite, conjuguée à la recommandation, ou plutôt l’injonction du Conseil fédéral de faire du télétravail, a entraîné la chute de la demande dans les transports publics. Selon la Ligue suisse pour l’organisation rationnelle du trafic (LITRA), durant les quatre trimestres de l’année 2020, le nombre de voyageurs-kilomètres a diminué de plus d’un tiers par rapport à l’année précédente. À l’échelle des milliards de voyageurs-kilomètres concernés, cela représente une demande qui est passée de 21,4 milliards de francs en 2019 à 13,0 milliards en 2020. Cette diminution transparaît dans les chiffres de BLS pour l’exercice clôturé. Aussi BLS a-t-elle demandé à la Confédération une aide financière de 9,7 millions de francs pour le trafic régional indemnisé.
Malgré la pandémie, BLS a poursuivi la modernisation de son infrastructure, de son parc de véhicules et de ses ateliers. À la suite des critiques émises par le Contrôle fédéral des finances sur divers éléments dans le domaine des indemnisations, BLS continue son examen complet des sujets concernés.
Accessibilité garantie dans de nombreuses gares BLS
À la fin de l’année, BLS avait transformé 72 de ses 118 gares pour les conformer aux prescriptions de la loi sur l’égalité pour les handicapés. Des aménagements dont peuvent profiter 80 pour cent des voyageurs qui embarquent ou descendent des trains dans les gares BLS. D’ici fin 2023, l’accessibilité devrait être garantie dans 30 gares supplémentaires. Selon le calendrier actuel, six autres gares suivront d’ici fin 2025, des gares qui seront transformées en dehors du délai légal en raison d’oppositions, de dépendances avec d’autres projets de construction ou d’incertitudes quant à la future offre de transports publics.
À partir de juin 2021, les 58 nouveaux trains MIKA seront en outre mis en service progressivement pour remplacer les derniers trains non conformes à la LHand. Lorsque le parc de véhicules MIKA au complet sera en service en 2025, tous les voyageurs de BLS voyageront dans des trains exempts d’obstacles.
Retour réussi et extension du traficgrandes lignes
Depuis décembre 2019, BLS trafic longues distances SA exploite l’InterRegio entre Berne et Bienne. Depuis le 13 décembre 2020, elle gère également l’InterRegio entre Berne et Olten ainsi que l’InterRegio entre Berne et La Chaux-de-Fonds, qui est passé du trafic régional au trafic grandes lignes. BLS trafic longues distances SA a par ailleurs mis en service huit compositions de type MUTZ et six trains de type MIKA.
À la suite de la pandémie de coronavirus et de coûts élevés d’entrée sur le marché, l’exercice se clôture sur une perte financière qui avait été en partie prévue.
BLS Cargo: transports continus jusqu’en Belgique
En novembre, BLS s’est aventurée sur de nouveaux territoires dans le secteur du trafic marchandises et a, pour la première fois, franchi toutes les frontières jusqu’en Belgique.
Depuis, elle achemine les trains du transporteur italien Ambrogio Intermodal jusqu’en Belgique en n’utilisant qu’une seule locomotive. L’entreprise utilise pour la première fois les nouvelles locomotives Vectron à l’international sur ce corridor et achemine le convoi en recourant presque exclusivement à des entreprises du groupe BLS Cargo. La filiale belge Crossrail Benelux, acquise en 2019, conduit les trains de marchandises en Allemagne et en Belgique et BLS Cargo SA les pilote en Suisse.
Poursuite de la remise en ordre dans le domaine des indemnisations
En février 2020, BLS a annoncé qu’elle n’avait pas inscrit la vente d’abonnements demi-tarif au sein de la communauté tarifaire Libero dans son budget pendant plusieurs années et qu’elle avait par conséquent obtenue des indemnités trop élevées de la part de la Confédération et des cantons pour le trafic régional voyageurs (TRV). Pour les rembourser, elle a constitué une provision de 39,9 millions de francs l’année dernière.
En 2020, d’autres faits ont été découverts. Le groupe BLS a de ce fait enregistré 14,3 illions de francs de charges supplémentaires au cours de l’exercice sous revue. Sur cette somme, 9,3 millions de francs portent sur les intérêts moratoires sur les indemnités perçues en trop, que l’OFT et les commanditaires ont réclamé par voie de presse.
Le reste correspond à diverses positions ayant abouti à des indemnités supérieures à la suite d’écarts par rapport aux prévisions.
En outre, la délégation des finances de la Confédération et le Contrôle fédéral des finances (CDF) ont publié un rapport d’enquête sur les comptes des divisions pour les activités donnant droit aux indemnisations. L’enquête a démontré que les fonds ont été utilisés pour l’usage prévu dans les transports publics et que toutes les recettes ont été comptabilisées correctement dans les comptes annuels.
Le CDF a toutefois identifié des points à améliorer au niveau des processus financiers de BLS. La comptabilité analytique doit ainsi être moins complexe et gagner en transparence. Ce constat confirme les conclusions de BLS, dont la direction a déjà pris, avant l’enquête, d’importantes mesures d’amélioration qui sont en cours de mise en oeuvre. Parmi celles-ci, la révision complète du processus d’offre dans le trafic régional en collaboration avec la Confédération et les cantons, la refonte des processus de contrôle ainsi que l’amélioration des systèmes informatiques existants. BLS se réjouit que la Confédération fixe des règles claires pour le traitement des points évoqués à l’avenir, ce qui rendra la situation plus limpide à la fois pour les commanditaires et la compagnie ferroviaire.
Développement commercial
Un chiffre d’affaires net de 1112,6 millions de francs a été réalisé durant l’exercice sous revue, ce qui correspond à une baisse de 82,3 millions de francs (– 6,9 pour cent) par rapport à l’année précédente.
Ce recul résulte pour l’essentiel de la diminution des transports de voyageurs et de marchandises pendant la pandémie de coronavirus. L’effet négatif s’est fait sentir dans tous les segments, mais la mobilité des voyageurs a été la plus fortement touchée.
La réalisation de produits de transport supplémentaires avec la ligne du trafic grandes lignes entre Berne et Bienne (20,9 millions de francs) compense légèrement les pertes de chiffre d’affaires.
Évolution du chiffre d’affaires Mobilité des voyageurs
Dans le segment Mobilité des voyageurs, le chiffre d’affaires des sociétés BLS a baissé de 60,6 millions de francs pour atteindre 491,9 millions. Il se compose essentiellement des produits des transports (234,0 millions de francs) et des indemnités (176,0 millions de francs). Le segment Mobilité des voyageurs a en outre enregistré 55,5 millions de francs de prestations propres et 26,4 millions de francs d’autres produits.
Produits des transports
Les produits des transports se sont élevés à 234,0 millions de francs au cours de l’exercice sous revue et ont donc diminué de 44,1 millions par rapport à l’année précédente (– 15,9 pour cent). La croissance enregistrée depuis plusieurs années pour les abonnements généraux et demi-tarif ainsi que pour les titres de transport forfaitaires a été brusquement stoppée en 2020 par la pandémie de coronavirus. La baisse de la demande dans le trafic voyageurs est estimée à 39 pour cent sur l’ensemble du territoire (voyageurs-kilomètres, comparaison avec l’année précédente). Sur les lignes de BLS, le nombre de passagers a baissé d’environ 25 pour cent durant l’exercice sous revue. Les produits des transports de BLS dans le trafic régional Rail ont diminué de 47,6 millions de francs. Le trafic régional Bus a, pour sa part, vu ses produits de transport reculer de 1,0 million de francs et le segment de la navigation a enregistré 7,2 millions de francs de recettes en moins. Le transport autos affiche une baisse des produits de transport de 8,3 millions de francs, dont 3,2 millions sont liés à une correction unique au niveau des cartes multicourses dans le domaine non indemnisé. Les 5,1 millions restants découlent de la diminution de la demande à la suite de la pandémie.
La baisse des produits des transports est légèrement compensée par la reprise de la ligne du trafic grandes lignes Bern–Biel/Bienne (+ 20,9 millions de francs). Le trafic grandes lignes a toutefois souffert, lui aussi, des répercussions de la pandémie et a perdu plus de 3,4 millions de francs de chiffre d’affaires.
Nombre de voyageurs
Mio.
- %
La pandémie de coronavirus a fortement réduit le nombre de voyageurs, notamment pendant le confinement au printemps. BLS a néanmoins transporté un peu plus de 50 millions de personnes en 2020. En ces temps incertains, BLS met tout en œuvre pour continuer d’assurer le bon fonctionnement des transports publics, d’importance systémique.
Produits des transports dans le trafic régional
Indemnités
Le trafic régional Rail ainsi que le trafic régional et local Bus sont indemnisés par les cantons commanditaires et la Confédération, tandis que le transport autos au Simplon est indemnisé par le canton du Valais. En 2020, BLS a reçu 166,3 millions de francs d’indemnités ordinaires, auxquels s’ajoutent les 9,7 millions de francs d’aide demandés à l’État. Par rapport à l’année précédente, les indemnités ordinaires ont ainsi baissé de 17,0 millions de francs (– 9,3 pour cent).
Cette réduction s’explique principalement par les corrections apportées dans le domaine des indemnisations ces dernières années ainsi que par des effets de synergie dans le trafic grandes lignes.
Voyageurs-kilomètres train (en millions de kilométres)
Évolution du chiffre d’affaires Infrastructure
Durant la période écoulée, BLS a facturé 77,8 millions de francs aux entreprises de transport ferroviaire (ETF) qui circulent sur son infrastructure pour l’utilisation de celle-ci (– 4,9 millions de francs par rapport à l’année précédente). L’augmentation des contributions de couverture pour les tronçons du trafic grandes lignes (+ 5,0 millions de francs) n’a pas été suffisante pour compenser la baisse des produits des sillons et des produits des transports (– 9,9 millions de francs) causée par la pandémie.
Outre les contributions pour l’utilisation de son infrastructure, le segment Infrastructure se finance principalement via les indemnités provenant du fonds d’infrastructure ferroviaire. Au total, les indemnités ont diminué, passant de 258,5 millions à 243,6 millions de francs. L’indemnité pour la couverture des frais d’exploitation a toutefois enregistré une hausse marginale en passant de 63,1 millions à 63,6 millions de francs. L’indemnité d’amortissement – une combinaison d’amortissements, de sorties d’immobilisations et de prestations de projet non portées à l’actif – peut varier fortement selon les projets et la mise hors service d’installations. Au cours de l’exercice sous revue, elle a baissé de 15,4 millions de francs et s’élève à 180,0 millions. Des sorties d’immobilisations exceptionnellement élevées l’année précédente expliquent cette variation.
Le segment Infrastructure a par ailleurs enregistré 45,6 millions de francs de prestations propres (+ 21,9 pour cent) et 27,1 millions de francs d’autres produits (– 19,8 pour cent). La baisse de ces derniers est due au volume très important l’année précédente de prestations de construction réalisées pour des tiers et de prestations liées à la transformation d’ateliers de la mobilité des voyageurs.
Évolution du chiffre d’affaires Trafic marchandises
Le segment Trafic marchandises englobe les participations de BLS dans BLS Cargo SA (52 pour cent) et dans RAlpin SA (33 pour cent). L’année dernière, le segment Trafic marchandises a vu son chiffre d’affaires reculer de 15,1 millions de francs pour s’établir à 270,5 millions (– 5,3 pour cent), une baisse causée pour l’essentiel par la pandémie de coronavirus et la fermeture des ateliers pendant le confinement au printemps 2020.
Le volume de trafic de BLS Cargo a ainsi baissé de près de 10 pour cent par rapport à l’année précédente et atteint de justesse 20’000 trains. La coopération opérationnelle au sein du groupe BLS Cargo s’est renforcée. D’importants projets ont été réalisés, comme la livraison de nouvelles locomotives et leur utilisation pour des convois internationaux reliant la Belgique à l’Italie à partir de l’automne.
Évolution du chiffre d’affaires du trafic marchandises
Mio. CHF
- %
La baisse par rapport à 2019 s’explique pour l’essentiel par la pandémie de coronavirus et la fermeture des ateliers pendant le confinement au printemps. Comparée à l’année précédente, la circulation des trains de BLS Cargo a diminué d’environ dix pour cent.
Évolution du chiffre d’affaires Immobilier
Avec un chiffre d’affaires de 2,2 millions de francs, le segment Immobilier est le plus petit, mais aussi le plus jeune, de BLS. BLS Immobiliers SA gère ses immeubles et se concentre principalement sur le développement des sites achetés à sa fondation. Bien que les immeubles aient généré un chiffre d’affaires stable au cours des trois dernières années, celui-ci affiche une diminution nette de 0,4 million de francs (– 15,4 pour cent) pour l’exercice sous revue.
Cette baisse a été globalement causée par des adaptations réglementaires (0,4 million de francs) et une diminution de 0,1 million de francs des loyers suite à la pandémie de coronavirus. Cette dernière a également retardé les divers projets de développement.
Autres produits / activités du groupe
Totalisant 72,6 millions de francs, les autres produits/activités du groupe ont augmenté de 7,1 millions de francs par rapport à l’année précédente, ce qui s’explique majoritairement par la hausse des produits des ateliers et des produits de location.
Charges d’exploitation
En 2020, les charges d’exploitation (hors charges de personnel) ont diminué de 24,3 millions de francs pour s’établir à 501,1 millions (– 4,6 pour cent). roportionnellement, elles ont diminué moins fortement que le chiffre d’affaires, le rapport entre charges d’exploitation et chiffre d’affaires étant de 45,0 pour cent (contre 44,0 pour cent l’année précédente). Les prestations d’exploitation de tiers ont diminué de 6,6 millions de francs (– 2,4 pour cent), ce qui est ajoritairement dû à la réduction des prestations pendant la pandémie. Les charges de matériel ont reculé de 0,4 million de francs (– 0,6 pour cent), la consommation de pièces détachées, principal poste de frais, ayant diminué. Les autres charges d’exploitation ont baissé de 17,3 millions de francs au total. Cette diminution prend sa source dans différents éléments:
- la baisse des charges à la suite de sorties d’immobilisations et de mises au rebut (– 12,3 millions de francs par rapport à l’année précédente);
- la baisse des taxes et redevances de 3,7 millions de francs;
- la fluctuation des entretiens (3,9 millions de moins que l’année précédente).
L’augmentation des dépenses pour les locations ferroviaires, le courant de traction et les dommages assurés atténuent cet effet.
Charges de personnel
Durant la période sous revue, les charges de personnel ont atteint 378,2 millions de francs, contre 373,1 millions l’année précédente. Le nombre d’ETP a progressé et s’élève à 3145,6 (+ 69,5). L’augmentation de 5,1 millions de francs (+ 1,4 pour cent) connaît trois causes:
- Dans le segment Trafic marchandises, les charges de personnel affichent une hausse de 0,9 million de francs à la suite, essentiellement, de la hausse de l’effectif de mécaniciens sur locomotive auprès de Crossrail et de l’élargissement du service clientèle chez BLS Cargo.
- Dans le segment Mobilité des voyageurs, dans les services de production ferroviaire et dans les fonctions centrales, les ETP ont augmenté d’environ 6,5 millions de francs suite à l’exploitation de la nouvelle ligne du trafic grandes lignes et de gros projets (ateliers, nouveau parc de véhicules, remises en état).
- Cumulés, divers effets positifs (chômage partiel, dissolution partielle de la provision de restructuration) et négatifs (changements dans le système de prévoyance) ont entraîné une diminution de 2,3 millions de francs des charges de personnel.
Résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA)
Le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) a reculé de 63,2 millions au cours de l’exercice et s’est établi à 233,3 millions de francs. La marge EBITDA diminue également, passant de 24,8 à 21,0 pour cent.
Proportionnellement, les produits (– 82,3 millions de francs) ont baissé davantage que les charges (– 19,2 millions de francs), ce qui s’explique surtout par les importants coûts fixes de BLS. L’horaire et l’infrastructure ont été maintenus jusqu’au confinement au printemps 2020; les coûts fixes sont dès lors restés au niveau habituel malgré la baisse du nombre de voyageurs. En outre, des travaux préparatoires pour de gros projets, qui n’avaient pas été prévus, ont engendré des coûts uniques de 9,0 millions de francs (+ 5,3 million par rapport à l’année précédente).
Effectifs du groupe BLS
Effectifs du groupe BLS
3537
100%
2020
2019
Production ferroviaire
1590
44.9%
1536
45.0%
Infrastructure (BLS Netz AG)
765
21.6%
770
22.5%
Trafic voyageurs
359
10.2%
362
10.6%
Fonctions centrales
297
8.4%
268
7.9%
BLS Cargo SA (Crossrail inclus)
400
11.3%
352
10.3%
Busland AG
126
3.6%
126
3.7%
Amortissements
Durant la période sous revue, les amortissements ont baissé de 7,4 millions pour atteindre 257,9 millions de francs. Les amortissements sur les immobilisations corporelles ont diminué de 7,5 millions de francs, tandis que ceux sur les immobilisations incorporelles ont augmenté de 0,1 million. Les amortissements de l’année précédente englobent une correction de valeur de 16,1 millions de francs (arrêt du projet d’acquisition d’un nouveau système de planification des ressources). Ceux de l’exercice sous revue comprennent une correction de valeur sur des terrains du segment Infrastructure de 2,2 millions de francs. Sans tenir compte de ces effets exceptionnels, les amortissements ordinaires ont augmenté de 6,4 millions de francs, principalement en raison du nouveau matériel roulant de BLS trafic longues distances SA.
Résultat d’exploitation
Le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) de l’exercice écoulé affiche une perte de 24,6 millions de francs. Par rapport à l’année précédente, il a baissé de 55,8 millions de francs et la marge EBIT est passée de 2,6 à – 2,2 pour cent.
Résultat financier, impôts
Au cours de l’exercice écoulé, les charges financières nettes ont augmenté de 9,9 millions et se sont fixées à 19,8 millions de francs. Dans le cadre de la correction de la situation financière, une réserve de 9,1 millions de francs a été constituée pour les potentiels intérêts moratoires sur les indemnités reçues en trop. Le reste (0,8 million de francs) résulte d’une combinaison du résultat des participations mises en équivalence (– 0,7 million de francs), du résultat financier (0,9 million de francs, essentiellement des devises étrangères) et de charges d’intérêt sur des produits pris en sus sur le marché du crédit et le marché des capitaux.
Durant la période sous revue, les impôts sur le résultat ont diminué de 1,3 million pour s’établir à 0,7 million de francs.
Bénéfice net et participations minoritaires
La perte de l’entreprise, participations minoritaires incluses, pour l’exercice écoulé s’élève à 45,1 millions de francs, soit une baisse du résultat de 64,3 millions de francs par rapport à l’année précédente. Grâce aux bons résultats de BLS Netz AG et de BLS Cargo SA, les participations minoritaires s’établissent à 5,7 millions de francs et restent donc au niveau de l’année précédente. Après déduction des participations minoritaires, il en ressort donc une perte nette de 50,8 millions de francs. Les résultats de chaque segment sont les suivants:
- Le résultat du segment Mobilité des voyageurs tient compte des 9,3 millions de francs d’aides demandés, déduction faite de la TVA non récupérable, pour le trafic régional Rail. Les répercussions de la pandémie de coronavirus sur le résultat du segment s’élèvent environ à – 4,9 millions de francs.
- Le résultat du segment Infrastructure résulte principalement de dissolutions au prorata de modèles de lissage et de réserves latentes pour 3,9 millions de francs chez la BLS SA (parts dans la réserve de cotisations d’employeur, provision de restructuration).
- Grâce à des effets non récurrents et à une gestion des coûts efficace, BLS Cargo enregistre un résultat positif sans avoir eu recours à des aides publiques. RAlpin, en revanche, a demandé une aide financière à la Confédération. Au total, le segment Trafic marchandises clôture l’exercice sur un bénéfice avant participations minoritaires de 0,4 million de francs.
- La baisse des revenus locatifs causée par la pandémie de coronavirus s’établit à près de 0,1 million de francs dans le segment Immobilier.
- Le segment Corporate est celui qui a été le moins touché par la pandémie de coronavirus. Les variations de valeurs dans le résultat résultent principalement de frais de sinistres en hausse (– 3,4 millions de francs par rapport à l’année précédente) et de la diminution des prestations d’atelier. Ces dernières dépendent des plans de maintenance du matériel roulant et peuvent donc varier fortement d’une année à l’autre.
Le segment Mobilité des voyageurs regroupe différents modèles d’affaires, dont certains donnent droit à des indemnités et font dès lors l’objet d’un rapport réglementaire. En vue d’offrir une plus grande transparence, les résultats à communiquer sur le plan réglementaire sont indiqués ci-après. Par comparaison avec le résultat du segment, la différence découle majoritairement de deux composantes: la dissolution de réserves latentes (entraînant une amélioration du résultat) n’est pas prise en compte dans le résultat établi selon les recommandations Swiss GAAP RPC et les frais de management de la mobilité des voyageurs ainsi que les frais uniques tels que les intérêts moratoires ne sont pas inclus dans les résultats à communiquer sur le plan réglementaire.
Résultats des sous-domaines de la Mobilité des voyageurs
en millions de francs
Trafic régional Rail national
–9,2
–23,6
Trafic régional Rail international
–0,8
–0,1
Trafic régional et local Bus
–1,2
–2,1
Transport autos
–4,9
0,4
Navigation
–4,1
0,1
Trafic ferroviaire grandes lignes
–2,7
–6,7
Les résultats se fondent sur la base de données réglementaire.
Situation de fortune et financement
À la suite des activités opérationnelles et des gros investissements qui en découlent, la somme du bilan a augmenté de 41,7 millions de francs en glissement annuel (+ 0,8 pour cent). Alors que les capitaux propres ont diminué de 45,1 millions de francs en raison du résultat négatif, la croissance de la somme du bilan a été financée par 86,7 millions de francs de capitaux de tiers.
Les principaux changements au niveau de l’actif portent sur les liquidités, les travaux en cours ainsi que sur les immobilisations corporelles et financières. La baisse de 47,6 millions de francs pour les liquidités et la hausse de 37,3 millions pour les immobilisations financières s’expliquent essentiellement par la souscription de dépôts à terme (montant net de 40,0 millions de francs). La hausse de 70,2 millions de francs pour les immobilisations corporelles résulte du maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé. Outre plusieurs grands projets d’infrastructure, ces dernières comptent notamment des paiements pour du matériel roulant (trafic grandes lignes, trafic régional voyageurs et trafic marchandises) et des travaux de transformation des ateliers.
L’actif circulant net opérationnel1 négatif, typique de la branche, est passé de – 37,9 millions à – 5,7 millions de francs durant l’exercice. Les causes principales de cette évolution sont un actif circulant (hors liquidités) de 15,9 millions de francs en baisse à la date du bilan ainsi qu’une diminution des engagements résultant de livraisons et de prestations (– 26,1 millions de francs) et des comptes de régularisation passifs (– 22,1 millions de francs).
Composé des créances/engagements résultant de livraisons et de prestations, des stocks de marchandises et des prestations non facturées, des autres créances/engagements ainsi que des comptes de régularisation actifs et passifs. Sur le plan du financement, le maintien des opérations d’investissement à un niveau élevé a entraîné des hausses significatives au niveau des capitaux de tiers produisant des intérêts. Le groupe a notamment contracté 59,7 millions de francs supplémentaires de crédit sur l’ensemble de ses entreprises ainsi qu’un leasing financier (matériel roulant pour le trafic marchandises) de 22,0 millions de francs. Des prêts sans intérêt (Infrastructure) ont en outre été souscrits à hauteur de 71,0 millions de francs.
Durant l’année sous revue, les capitaux propres ont baissé de 45,1 millions de francs, tandis que les participations minoritaires ont augmenté de 5,7 millions. La part des capitaux propres a diminué, passant de 17,9 à 16,9 pour cent. Cette variation de 1,0 pour cent s’explique d’une part, par le résultat négatif et d’autre part, par la croissance évoquée auparavant de la somme du bilan au moyen de capitaux de tiers.
L’endettement net2 a augmenté, passant de 4224 millions à 4353 millions de francs. Proportionnellement à l’EBITDA, il a progressé et affiche un ratio de 18,7 fois, contre 14,2 fois auparavant.
Flux monétaire
Le flux monétaire issu des activités d’exploitation se chiffre à 108,8 millions de francs pour l’exercice sous revue, ce qui correspond à une réduction de 101,1 millions par rapport à l’année précédente.
Cette baisse découle pour l’essentiel du résultat annuel, lequel affiche une perte de 50,8 millions de francs (– 64,3 millions de francs par rapport à l’année précédente), de la variation de 18,2 millions de francs sans incidence sur la trésorerie, de la modification du résultat de la sortie d’actifs immobilisés (– 12,6 millions de francs) ainsi que de la variation à la date du bilan de l’actif circulant net de –39,9 millions de francs.
Le flux monétaire issu des activités d’investissement a atteint 329,1 millions de francs en 2020, ce qui correspond à une hausse de 1,4 million de francs par rapport à l’année précédente, la somme nette investie dans les immobilisations corporelles ayant diminué de 84,4 millions de francs, tandis que celle investie dans les immobilisations financières a augmenté de 85,7 millions de francs. Ces variations au niveaux des immobilisations financières découlent principalement de la souscription et du remboursement de dépôts à terme.
La baisse des investissements dans des immobilisations corporelles est la conséquence d’investissements en baisse (86,8 millions de francs) et de désinvestissements en hausse (2,4 millions de francs). En 2020, certains investissements du trafic marchandises ont été réalisés via un leasing financier et ne se retrouvent donc pas dans le flux monétaire. Par ailleurs, plus de 100 millions de francs d’acomptes ont été versés en 2019 pour des compositions de train du trafic grandes lignes.
En valeurs brutes, 289,6 millions de francs ont été investis dans des immobilisations corporelles durant l’exercice, les nouveaux investissements les plus importants émanant de la BLS SA (53,2 millions de francs), de BLS Netz AG (205,2 millions de francs) et du trafic grandes lignes (26,7 millions de francs). Chez la BLS SA, les investissements portent principalement sur l’acquisition de 52 nouveaux trains régionaux et la modernisation des ateliers. Chez BLS Netz AG, les investissements ont été réalisés dans le cadre du maintien général de la qualité du réseau, avec notamment la mise en application de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand). Les investissements pour le trafic grandes lignes concernent essentiellement des versements pour du matériel roulant.
Il en résulte un flux de trésorerie disponible négatif de 220,3 millions de francs pour 2020. Le flux monétaire issu des activités de financement s’élève à 172,7 millions de francs pour l’exercice sous revue, ce qui correspond à une augmentation de 97,8 millions par rapport à l’année précédente. Avec une part de 78,0 millions de francs, la dotation en capital de la nouvelle société BLS trafic longues distances SA est la principale cause de cette variation. Durant l’exercice écoulé, 172,7 millions de francs de capitaux de tiers ont été versés en espèces. L’entreprise a recouru au marché du crédit pour les financements produisant des intérêts (59,7 millions de francs), tandis que les emprunts sans intérêt et remboursements de 113,0 millions de francs proviennent essentiellement du fonds d’infrastructure ferroviaire.
Le résultat est une variation nette négative des liquidités de 47,6 millions de francs. À la fin de l’exercice 2020, les liquidités s’élevaient ainsi à 135,2 millions de francs.
Appréciation du risque
Le groupe BLS opère dans un environnement fortement régulé et dominé par des acteurs institutionnels. Cependant, la situation, tant à l’intérieur du groupe qu’en dehors, change très fortement à l’heure actuelle. Aussi BLS a-t-elle intensifié ses activités de gestion du risque, ce qui se traduit tout particulièrement par des intervalles d’actualisation plus courts et par l’introduction progressive d’une appréciation quantitative du risque, laquelle fournit, à l’aide de modèles de simulation, un budget prévisionnel ajusté au facteur risque.
Objectifs et organisation
BLS opère une gestion des risques à l’échelle du groupe, qui est axée sur les besoins du conseil d’administration et de la direction. Afin d’assurer une gestion d’entreprise efficace, la gestion des risques fait partie intégrante de la planification d’entreprise, elle complète les prévisions financières et intervient directement dans la prise de décisions. Sur le plan opérationnel, elle aide les cadres dirigeants à prioriser les champs d’action et les mesures. Dans le cadre du processus de gestion des risques, ces derniers sont identifiés aux différents échelons, ils sont appréciés et l’état des mesures y relatives est évalué. Une matrice d’évaluation des risques uniforme à l’échelle du groupe et dotée d’échelles de dommages basées sur la capacité des différents domaines et filiales à supporter les risques constitue le fondement de l’évaluation, de la catégorisation et du reporting standardisé des risques.
Processus
Chaque année, la direction réalise une appréciation du risque à l’intention du conseil d’administration. Dans son rapport sur les risques, elle présente notamment les risques majeurs actuels de BLS. Les risques sont saisis par domaine et projet, puis harmonisés et agrégés au niveau du groupe. Les risques financiers établis sont dotés de paramètres quantitatifs dans le cadre de l’élaboration du budget et présentés sous forme agrégée dans le rapport sur le budget.
Situation en matière de risque et principaux risques
Les changements survenant actuellement dans l’environnement réglementaire influencent le travail de BLS à de nombreux égards. Les principaux thèmes déterminants pour le résultat sont les suivants:
Environnement réglementaire
- Le statu quo dans les domaines donnant droit à des indemnités est actuellement remis en question.
- Du fait de la pression croissante sur les coûts exercée par les commanditaires, la négociation d’offres dans le trafic voyageurs régional se révèle de plus en plus difficile. La comptabilisation et l’allocation de coûts dans la planification de l’offre ex ante tout comme dans la vérification ex post des activités de BLS donnant droit aux indemnisations entraînent un risque d’exposition plus élevé.
- La limitation de la marge de manoeuvre réglementaire est susceptible d’avoir un effet négatif sur les possibilités de développement de l’entreprise et les synergies financières au sein de l’entreprise intégrée.
- Les opérations financières de correction de la situation passée ne sont pas terminées. Tous les thèmes réglementaires sont toutefois inclus de manière appropriée.
Développement ou limitation des activités
- La concession d’infrastructure n’a été prolongée que de trois ans et une réorganisation de la participation de la Confédération dans le capital-actions de BLS Netz AG se prépare.
- L’entrée récente sur le marché du trafic grandes lignes avec autofinancement des lignes concernées présente des risques pour les produits, lesquels se sont concrétisés en raison de la pandémie de COVID-19.
- La mise en place du segment Immobilier requiert d’importants capitaux de tiers en plus des fonds propres. Le marché immobilier doit être suivi de très près.
Sécurité et cyberrisques
Les cyberrisques constituent un enjeu majeur. La raison en est la dynamique des évolutions techniques, les nombreuses possibilités d’attaque ainsi que la mise en réseau croissante de systèmes à l’échelle interentreprises. En vue de réduire ces risques, BLS développe continuellement ses processus et systèmes sous l’angle de la détection précoce des cybermenaces et la protection contre celles-ci.
Risques opérationnels
Les services ferroviaires présentent un certain nombre de risques opérationnels qu’il convient de surveiller et de gérer en permanence. BLS porte actuellement une grande attention aux thèmes suivants:
- Bien qu’elle soit essentielle pour l’entretien des véhicules et, partant, pour une exploitation ferroviaire stable, la réalisation du nouvel atelier «Chliforst Nord» n’est pas encore garantie.
- Compte tenu du taux d’utilisation élevé et de l’augmentation des travaux dans les années à venir, maintenir la qualité de l’exploitation ferroviaire ne sera pas chose aisée.
- En 2021, BLS devra encore traiter différents thèmes liés aux chantiers du tunnel de base du Lötschberg.
Baisse des produits en raison de la pandémie de COVID-19
Avec le confinement ordonné au printemps 2020 et les restrictions de voyage qui l’ont suivi, la pandémie de COVID-19 a lourdement pesé sur nos activités en 2020 et devrait encore, selon nos prévisions, avoir un impact considérable en 2021. En trafic voyageurs en particulier, nous assurons l’offre complète et supportons donc la totalité des coûts, alors que la fréquentation et les recettes sont en forte baisse. Nul ne sait encore si ni comment les pouvoirs publics interviendront pour compenser cette situation.
Autres risques financiers
De par son activité, BLS est exposée à divers risques financiers, dont les risques de liquidité, de change, de taux et de contrepartie:
- Risque de liquidité: les liquidités doivent être garanties en permanence grâce à une planification continue, au suivi des fonds nécessaires, au maintien d’une réserve de liquidités minimales et aux lignes de crédit bancaire autorisées.
- Le risque de change est limité par des garanties naturelles et des opérations à terme sur devises. La stratégie de couverture est contrôlée régulièrement et adaptée en cas de besoin.
- Risque de taux: l’échelonnement des échéances et un éventail de financement équilibré réduisent le risque de taux. Au besoin, des instruments financiers dérivés peuvent être utilisés pour atténuer davantage le risque.
- Risque de contrepartie: les contreparties financières sont contrôlées et surveillées de manière continue, et doivent respecter des valeurs limites fixées au cas par cas. Les risques de contrepartie opérationnelle sont contrôlés de manière régulière.
Perspectives
Sur la plan stratégique
En dépit des incertitudes liées aux conséquences à long terme de la pandémie de coronavirus, BLS maintient sa stratégie. Elle fait l’acquisition de nouveaux trains et de nouvelles locomotives pour le trafic voyageurs et le trafic marchandises pour remplacer les anciens véhicules. BLS poursuit en outre la modernisation de ses ateliers. Elle suit les plans de maintenance de son infrastructure. Elle continue de développer le trafic grandes lignes en tant que nouveau modèle d’affaires et le segment Immobilier en tant que nouveau domaine d’activité.
Sur le plan réglementaire
BLS continue son examen complet des éléments critiqués par le Contrôle fédéral des finances dans le domaine des indemnisations. À l’avenir, elle entend faire preuve de plus de précision et de fiabilité dans la gestion des finances, la gestion de projet et les mécanismes de surveillance et de contrôle.
Sur le plan financier
À ce jour, il n’est pas possible de formuler de perspectives financières pour l’exercice 2021 en raison de la pandémie de coronavirus. BLS doit actuellement travailler avec divers scénarios et composer avec des fluctuations, comme l’année dernière. S’agissant des mesures pour surmonter les effets de la pandémie de coronavirus, elle a toute confiance en l’organisation de branche Alliance SwissPass et dans les CFF, en leur qualité de gestionnaire de système, pour trouver une
solution.
Le groupe BLS poursuivra tant que possible tous les grands projets d’investissement en cours ainsi que son programme d’amélioration de l’efficacité.